LE THÉÂTRE JULIETTE RÉCAMIER
Émancipation, éducation, citoyenneté, droits humains… des engagements chers à la Ligue de l’enseignement qui guideront la programmation des spectacles et des événements accueillis au sein du théâtre.
Un peu d’histoire
1909 : conçue par l’architecte Claude Blondel, fils de Paul Blondel, architecte des Palais du Louvre et des Tuileries, la salle Récamier (qui n’est pas encore un théâtre), est inaugurée le 30 octobre 1909 par le président de la République Armand Fallières. Cet espace est dédié aux activités éducatives et culturelles de la Ligue de l’enseignement. Il accueille conférences scientifiques, spectacles et projections cinématographiques, et intègre même le réseau de cinéma Pathé après la Première Guerre mondiale.
Lieu de débats et de résistances, il voit s’afficher des figures majeures telles que Camille Flammarion, Irène et Frédéric Joliot Curie, Jean Zay, Jacques Prévert ou encore le comité de vigilance des intellectuel·les antifascistes.
Il ferme sous l’occupation après la dissolution de la Ligue de l’enseignement par le gouvernement de Vichy et est réquisitionné par la Gestapo, mais renaît après-guerre.
1958 : après deux ans de travaux financés par la Ligue de l’enseignement, il devient un théâtre à part entière. En accueillant de grands noms de la scène comme Jean Vilar, Jean-Louis Barrault, Peter Brook, Ariane Mnouchkine, Armand Gatti, Roger Blin, Catherine Dasté ou encore Antoine Bourseiller, le théâtre Récamier devient un creuset de l’avant-garde.
Années 80 à 2000 : fermé au public pour non-conformité, il accueille cependant les répétitions de la Comédie française jusqu’en 2008.
Avril 2025 : réouverture du théâtre Juliette Récamier après plusieurs années de travaux. Sa gestion et sa programmation sont assurées par la Société d’exploitation du théâtre Récamier (SETR).
Hommage à Juliette Récamier
Alors que très peu de théâtres parisiens arborent le nom d’une femme, celui-ci, en portant le nom de Juliette Récamier (1877-1849), rend hommage à une figure féminine ayant marqué le XIXe siècle.
Célèbre pour son esprit et sa beauté, elle joue un rôle social majeur sous le Directoire (1795-1799) en réunissant, dans son hôtel particulier parisien, les plus grandes célébrités du monde politique, littéraire et artistique. Figure clé de l’opposition au régime de Napoléon, son salon est fermé en 1803 sur ordre du gouvernement. L’année suivante, quand Bonaparte devient empereur, elle est contrainte de quitter la capitale. Lorsque ce dernier abdique en 1814, Juliette Récamier revient à Paris, retrouve ses ami·es et reprend ses réunions. Son salon devient l’un des plus importants d’Europe et prend une orientation littéraire, notamment avec l’écrivain Chateaubirand qui en devient l’un des piliers à partir de 1817. Edgar Quinet, Tocqueville, ou encore Balzac seront également des hôtes assidus…
